Après une année passée loin des salles de cinéma, j'ai décidé de profiter de mon été pour rattraper mon retard. J'ai commencé par A cure for life et Split pour poursuivre avec Hacksaw Ridge (Tu ne tueras point en français, que j'avais déjà vu mais il est vraiment incroyable) et plus récemment, Silence. Je me suis décidée à rédiger un article sur ce dernier car il sort de l'ordinaire et développe un sujet peu abordé à l'écran, ou même dans nos cours d'histoire. 

Le film se déroule au XVIIe siècle au Japon. A cette époque, les chrétiens sont persécutés car le christianisme est interdit dès 1614 pour des raisons principalement politiques. Deux prêtres jésuites décident de partir à la recherche de père Ferreira, leur mentor (joué par Liam Neeson), après avoir appris que ce dernier avait abjuré sa foi catholique. Ils ne doivent pas révéler leur identité, cependant ils décident d'apporter leur soutien spirituel aux croyants qu'ils rencontrent sur leur chemin au risque d'être démasqués et torturés. Au fur et à mesure du film, les questionnements s'enchaînent et portent sur les croyances, l'importance de la foi, la lâcheté, le doute... On essaie de comprendre l'attitude et les choix de chacun et on réfléchit à ce que l'on aurait fait ou non à leur place. Pas besoin pour cela d'être soi même croyant, car même si le thème abordé est la religion, cette histoire transcende le catholicisme en lui même. La seule conséquence de notre propre idéologie est peut être la compréhension et l'acceptation de certains comportements qui diffèrent selon son origine et son intensité. 

Cela faisait une trentaine d'années que le réalisateur Martin Scorsese souhaitait adapter à l'écran ce roman de Shūsaku Endō, et c'est pour moi une réussite, d'autant plus que son choix de prendre Andrew Garfield pour jouer le rôle du personnage principal a été le bon. Sa performance est remarquable : par son simple regard, l'on comprend et ressent ses craintes et tourments. J'ai d'ailleurs appris que lui et Adam Driver avaient reçu une formation jésuite et s'étaient isolés dans le silence pendant une semaine, pour jouer au mieux leur rôle après avoir vécu une telle expérience. 

Le tournage ayant été réalisé à Taiwan, ce film dévoile des lieux et plans magnifiques selon les points de vue. Plusieurs scènes sont filmées d'en haut, comme si un être supérieur divin suivait les pas des personnages. Ce n'est qu'un détail mais je l'ai noté à plusieurs reprises. 

Si vous souhaitez en apprendre plus sur cette page de l'Histoire, je vous laisse un lien wikipedia ici. Et pour finir, une interview d'Andrew Garfield qui parle de croyances et certitudes, et que je trouve particulièrement intéressante. 

A bientôt ! 

Em x

Il y a quelques jours, je suis tombée sur l'image ci-dessus et qui portait ce qui suit comme légende : 

"Voici Kathy et Tommy. Ils courent pour essayer d'échapper à leur vie qui n'en est pas vraiment une puisque le seul but de leur existence est d'être un corps auquel on prélève tous les organes dont on a besoin pour soigner de 'vraies' personnes. Du coup, ils meurent tous généralement avant d'avoir atteint la trentaine et n'ont aucune emprise sur leur destin." 

J'ai immédiatement eu envie de regarder le film, d'en savoir plus sur ces personnes au destin tragique. Dès le début, on entre dans l'histoire et on découvre grâce à la narration de Kathy l'enfance des protagonistes qui forment un trio. Ainsi, on apprend ce qu'il se passe au fur et à mesure, en même temps que les personnages. On est déçu quand ils le sont, joyeux quand ils le sont mais surtout, on espère au moins autant qu'eux que le changement est possible. 

Etant élevés et éduqués à l'écart de tout, les personnages conservent leur esprit enfantin, et ne connaissent pas le monde qui les entoure. Kathy, Ruth et Tommy acceptent leur destinée avec fatalité, mais l'amour associé à leur innocence va leur donner la force de croire en un futur meilleur. L'espoir est omniprésent et s'empare obligatoirement de nous même si pourtant, on sait qu'ils sont destinés à une fin funeste. 

Après l'avoir vu, mes émotions étaient confuses. Ce qui leur arrive bouleverse les moeurs et est contraire à l'éthique. En plus, les non-dits entrainent de nombreuses interrogations qui restent sans réponse et qui accentuent d'une certaine manière la confusion mais aussi la frustration que l'on ressent. Comme je vous l'ai dit, on espère que leur destin puisse être changé, on se dit "et si la personne qui a créé ça décidait de..." "et si ils changeaient de pays..." "et si..."

Petit plus: Andrew Garfield incarne le personnage de Tommy, donc si vous l'appréciez, c'est une raison supplémentaire de regarder ce film !

A bientôt, x Em

J'ai regardé le film Her et j'avais envie de vous en parler. Il traite d'un sujet de notre génération qu'est l'avancée technologique et plus particulièrement dans le domaine des systèmes d'exploitation intelligents, les "OS" (operating system).  Si vous voulez, c'est le principe de Siri, qui répond aux questions du propriétaire du téléphone. 

Theodore Twombly, homme seul et renfermé sur lui même depuis la séparation d'avec sa femme décide d'acheter ce tout nouveau système d'exploitation intelligent, dit OS1. Ce système possède de l'intuition, c'est-à-dire que contrairement à un robot mécanique, que l'on contrôle ou qui ne peut faire que les choses dans la limite de son système, il évolue au fur et à mesure, comme s'il apprenait de son quotidien et surtout, comme s'il était une véritable personne. D'ailleurs, plus Theodore va discuter avec son OS qui se prénomme Samantha, plus elle va devenir humaine et développer des réactions et sentiments humains. C'est là le piège…il va en tomber amoureux. 

Bande annonce.

Questions que l'on peut se poser

Tomber amoureux d'une machine, comment est-ce possible? Tout d'abord cet homme se sent seul, il a peu d'amis, il sort peu. Il est enfermé dans sa routine quotidienne. Le soir, il reste chez lui à jouer à des jeux vidéos. Quand il ferme les yeux, il revoit son épouse. En mettant en route Samantha, il trouve une présence, quelqu'un pour l'accompagner, qui pense à lui, qui trie ses mails, qui lui rappelle les rendez-vous qu'il a pris. Samantha lui pose des questions, constate quand le ton de sa voix n'est pas bon et essaye de le faire rire. Elle va être comme une confidente pour lui. Elle va même l'aider à avancer dans sa vie et réaliser un projet important. 

Pourquoi ai-je choisi d'intituler cet article "une histoire d'amour artificiel"? Déjà, il ne faut pas prendre l'adjectif "artificiel" au sens négatif dans lequel on l'emploie couramment. Ici, c'est un amour fabriqué de toutes pièces, par la main de l'homme puisque le héros tombe amoureux d'un système certes intelligent mais d'exploitation. Il n'y a pas que ça: la "personnalité" de Samantha lui a été attribuée en fonction de ses réponses au cours du démarrage. Je pense que celle qui a joué un rôle fondamental est la suivante "Décrivez la relation que vous entretenez avec votre mère". Il admet que lorsqu'il parle à sa mère, cette dernière ramène toujours la conversation à elle. On peut donc déduire que cet homme a besoin d'attention. C'est probablement pour ça que Samantha est si proche de lui et s'inquiète pour lui. En bref, leur histoire est vraie mais leur amour, artificiel. 

Que pensent les gens autour, dans la rue, au travail…? Pour converser avec Samantha, le héros doit lui parler à voix haute. Or, même lorsqu'il se promène cela ne choque personne de l'entendre. J'étais très intriguée justement par ce manque de réaction jusqu'à ce que je comprenne pourquoi. En fait, on suit l'avancée du personnage principal sans jamais réellement voir les gens qui l'entourent. Certes, ils sont là mais ils pourraient être n'importe qui…ils sont fondus dans la masse, sans caractéristique particulière. De plus, personne ne l'observe, personne ne lui jette des coups d'oeil. Etonnant, non? Tout ça pour dire que finalement, on voit le monde qui entoure Theodore avec ses yeux à lui. Il est dans sa bulle, il parle avec Samantha et fait abstraction du reste…et nous aussi, par la même occasion. Il va avouer à quelques personnes qu'il est tombé amoureux de son système d'exploitation, il fera même un "double date" (une sortie entre couples) mais ça, je vous laisse le découvrir, tout comme leur réaction. 

Est-ce que cette histoire se limite simplement à l'amour entre un homme et un OS? A mon avis, non.  Déjà, il y a l'idée récurrente derrière tout ça qu'est la possible création de robots dotés de conscience. Il y a déjà eu des tas de livres écrits sur ce thème. Disons que ce film pourrait être vu comme en une version modernisée. Ensuite, Samantha est une voix, mais elle est incorporelle. Elle pourrait tout aussi bien être un écran d'ordinateur ou une conversation sur des réseaux sociaux puisqu'elle n'est pas présente physiquement. Je pense donc qu'indirectement on peut relier cette romance entre le héros et Samantha aux histoires qui se créent sur le net. Certaines personnes finissent par passer des heures à se parler aussi bien de jour que de nuit, et ce sans ne jamais s'être vues. Sans en révéler la fin, je peux vous dire que ce film est d'une certaine façon une alerte: il ne faut pas oublier à qui l'on parle, de quoi, sur quelle plateforme ou format et surtout il ne faut pas se fermer au monde qui nous entoure. On peut louper de belles occasions d'être heureux. 

J'ai beaucoup aimé ce film, je pense que c'était un bon thème à exploiter et cela a été relativement bien fait. Je l'ai trouvé très intéressant et vous le conseille! Ne vous inquiétez pas, je n'ai rien révélé qui pourrait vous "spoiler". Dernière petite chose : cela me fait penser à une émission de MTV dont m'a parlé une amie : Catfish. Un homme qui avait rencontré quelqu'un sur internet et s'était fait avoir a par la suite créé cette émission pour aider les gens à se rencontrer…et parfois, il peut y avoir de grandes surprises ! C'est assez drôle, donc si l'idée vous plaît, vous pouvez retrouver les épisodes sur youtube. 

Avez-vous déjà ressenti quelque chose pour quelqu'un rencontré sur internet? Pour quelqu'un que vous ne côtoyez pas ou que vous n'avez jamais rencontré?

La Belle et la Bête est un film français réalisé par Christophe Gans et qui reprend le conte que l'on connaît tous. Sachant que j'apprécie particulièrement le personnage de Belle, j'ai tout de suite été attirée par ce film, mais aussi par les dialogues que dévoilaient la bande annonce. Ils semblaient assez théâtraux, ce qui me paraissait original. Tout d'abord, il faut préciser que la part de fantastique est très importante. Cela peut surprendre mais ce n'est pas gênant car les effets spéciaux sont plutôt bons. J'ai trouvé les décors et costumes particulièrement beaux. Les robes que portent l'actrice Léa Seydoux sont superbes, sans parler des accessoires qui l'habillent. Tout est très coloré, brillant et voluptueux. 

La plupart des scènes prennent place dans le château de la Bête, qui envahi par les roses, ajoute une pointe de mystère. Par contre, la trame du film diffère du conte classique et tourne principalement autour du passé de la Bête. De nombreux indices sont laissés pour comprendre sa véritable histoire mais ils sont trop évidents : j'ai donc été déçue par la chute. J'ai trouvé vraiment dommage que la relation entre Belle et la Bête ne soit pas plus exploitée. Le personnage principal féminin passe de l'arrogance à l'amour fou, sans véritable transition. D'ailleurs, l'actrice susurre un peu trop à mon goût, et je me suis demandée si Vincent Cassel avait été choisi pour son torse velu. Dernier point : étant une grande fan de Harry Potter, j'ai tendance à facilement comparer les choses que je vois au quotidien aux éléments du film ou du livre. Par exemple, le pont principal qui mène au château ressemble étrangement au pont de Poudlard. Et le miroir qui murmure et attire Belle rappelle le voile du département de mystères…

La voleuse de livres est tiré du roman de Markus Zuak et a été réalisé par Brian Percival. Ce film dépeint la vie de Liesel, une jeune fille abandonnée par sa mère communiste et adoptée par une famille allemande en période nazie. On va alors suivre l'évolution du village dans lequel elle habite, celui de sa famille adoptive avec en parallèle la montée au pouvoir d'Hitler et l'instauration de différentes règles. Liesel va devoir s'adapter à cette nouvelle vie, apprendre à lire et écrire. D'un point de vue historique, ce film est très intéressant puisque l'on peut voir le quotidien d'une famille allemande mais aussi la façon dont une enfant peut percevoir les réformes d'Hitler.

L'histoire est par moment racontée par un narrateur extérieur assez intrigant. Vous ne pourrez être sûrs de son identité qu'à la fin. Ce que je peux vous dire, c'est que devant ce film, on rit des vilaines manies des personnages, on ressent de la peine pour eux mais aussi de la crainte lorsqu'ils décident de cacher un ami juif. On s'attache à eux...peut être un peu trop. C'est simple, à la fin de la séance, je pleurais à gros sanglots et rien ne pouvait me consoler. J'envisage de lire le roman, mais je dois d'abord me remettre de toutes ces émotions. Une chose est sûre, je vous conseille vivement de voir ce film très humain et enrichissant.